Dans un contexte de plus en plus digitalisé, les entreprises sont confrontées à un défi de taille : maîtriser la complexité de leurs systèmes d’information. La cartographie d’infrastructure informatique et applicative est donc devenue un outil stratégique pour les organisations, leur permettant d’optimiser leurs opérations, d’anticiper les pannes et de sécuriser leurs données. Qu’elle soit fonctionnelle, applicative, de flux de données ou technique, la cartographie d’infrastructure n’a aucun secret pour Remi Ruiz, consultant technique chez Inside, qui dispose justement de toutes les cartes pour nous guider dans ce cheminement méthodique et progressif.
Quels sont les objectifs principaux de la cartographie d’une infrastructure informatique ?
La cartographie d’infrastructure informatique et applicative peut être vue comme la partie d’un dossier d’architecture (DAT). C’est selon moi la représentation visuelle et schématique de l’ensemble des composants de l’infrastructure IT et des applications qui lui sont associées, et la manière dont ces éléments interagissent ensemble. Elle permet donc à la fois de comprendre l’architecture technique et fonctionnelle, et également de pouvoir visualiser les connexions, les flux de données et les dépendances.
Elle a pour objectif de donner une compréhension globale de son SI, pour être en capacité d’identifier et de maîtriser toutes les dépendances entre les applications, les serveurs de données et les réseaux. C’est donc également un support pour les prises de décisions en matière de maintenance, de migration, d’optimisation ou d’évolution de son SI.
Quels sont les différents types de cartographie, et à quels besoins spécifiques répondent-elles ?
En premier lieu il y a la cartographie fonctionnelle, qui représente les processus métiers et la façon dont les applications soutiennent ces processus (c’est-à-dire de quelle manière les métiers les utilisent). Autrement dit, la cartographie fonctionnelle représente la vue métier des applications. Nous pouvons ensuite trouver la cartographie applicative, qui donne le détail des applications déployées, leurs rôles, les interactions entre elles et les ressources techniques (d’infrastructure) qu’elles utilisent. Elle permet ainsi de mettre en évidence les dépendances et les servitudes entre ces applications, qui fournissent les différents services métiers attendus.
Il y a également la cartographie technique ou d’infrastructure, qui donne la représentation des éléments matériels (serveurs, bases de données, réseau… Bref, toute la « couche basse »), et leur relation avec les applications. Elle est indispensable pour la partie MCO (Maintien en Condition Opérationnelle). Une autre cartographie très importante est celle des flux de données, qui montre les échanges entre les différentes applications du SI, les bases de données…
Pourquoi selon toi la cartographie d’une infrastructure est stratégique ?
La cartographie d’une infrastructure informatique et applicative offre plusieurs avantages. Elle facilite tout d’abord la maintenance. En effet, avec une vue de l’ensemble des interconnections, il est beaucoup plus facile de comprendre les impacts sur le Système d’Information lors d’une panne ou d’une mise à jour (par exemple). C’est également un « outil » d’optimisation, qui aide à repérer les SPOF (Single Point Of Failure, ou points de défaillance unique), et mieux appréhender les déficiences de son infrastructure et de ses applications.
De fait, elle permet également une meilleure gestion des risques, en observant tout simplement les dépendances critiques entre chaque application ou chaque serveur. Et ainsi de mieux anticiper les risques opérationnels et de planifier des actions préventives. Autre point important, la cartographie d’une infrastructure informatique et applicative améliore la prise de décision. Par exemple lors de l’évolution de son SI, dans le cadre d’un projet de migration ou plus généralement de transformation, elle permet de planifier les actions de façon précise, en évitant les oublis et en limitant les effets de bord. Enfin, cette cartographie améliore également la collaboration en fournissant une représentation visuelle qui aide les équipes métiers, techniques et sécurité à mieux communiquer et mieux comprendre.
Comment mettre en œuvre cette cartographie ?
La mise en œuvre nécessite une approche méthodique et progressive. Il faut commencer par collecter les informations (donc recueillir des données sur l’ensemble de l’infrastructure visée, des applications et des workflows) notamment en récupérant les fonds documentaires existants. Il faudra également réaliser des interviews des équipes, certainement faire un audit, et s’appuyer autant que possible sur les outils existants comme du monitoring. Une fois cette collecte effectuée, il faut catégoriser et modéliser, c’est-à-dire organiser les informations récupérées en fonction du type de cartographie (fonctionnelle, applicative…). L’idée derrière cette partie est de construire un référentiel qui permettra par la suite de modéliser les données sous la forme de schémas.
La prochaine étape consiste à visualiser les données référencées avec des outils spécifiques : par exemple un CMDB (base de données de gestion des configurations). C’est une base de données qui précise les relations entre le matériel, les logiciels et les réseaux utilisés par un service informatique. Elle permet d’en comprendre l’organisation et d’en modifier la configuration. Il est également possible de recourir à des logiciels de visualisation, comme Draw.io par exemple, une solution de dessin graphique multiplateforme développé en HTML5 et JavaScript. Son interface peut être utilisée pour créer des diagrammes tels que des organigrammes, des wireframes, des diagrammes UML et des diagrammes de réseau (entre autres). Le but étant de posséder une vision globale par couche avec des liens, et d’être capable de se déplacer entre ces différents niveaux.
Enfin la dernière étape, très importante mais souvent mise de côté, est le maintien à jour de cette cartographie. Car il faut garder en tête qu’une cartographie d’une infrastructure informatique périmée est inutile. Elle peut fausser des décisions, et va engendrer des problèmes à un moment ou un autre. Il est donc essentiel d’instaurer des processus de mises à jour régulières, intégrant si possible des mécanismes automatiques comme la planification de revues une ou deux fois par an.
Comment Inside accompagne ses clients sur ce sujet ?
Inside dispose de plusieurs compétences pour accompagner ses clients dans ce contexte, notamment sur les aspects d’audit et d’évaluation initiale. Nous sommes ainsi en capacité de réaliser un audit détaillé de l’existant en collaborant avec les équipes internes, pour collecter toutes les informations nécessaires à la cartographie. Nous pouvons également aider dans l’implémentation des bons outils et des processus les plus adaptés pour créer et maintenir cette cartographie. Dans une approche plus continue, Inside peut accompagner ses clients pour ajuster et optimiser leur infrastructure ou leurs applications, en fonction de leur trajectoire technologique et de leurs besoins métiers (en s’appuyant justement sur la cartographie d’infrastructure). Plutôt que de nous limiter simplement à l’aspect cartographie, mais utilisons au mieux ces informations dans une approche réellement stratégique, pour optimiser le système, réduire les coûts et les risques, et améliorer la maintenance opérationnelle.
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