Récit de la naissance d’une passion : Philippe, artiste-peintre
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je m’appelle Philippe et j’ai 33 ans. Il y a 10 ans, j’ai commencé des études de sociologie et de psychologie à la fac du Mirail. 3 ans plus tard en 2012, suite à un malentendu lors des importantes manifestations étudiantes, je me suis retrouvé dans un master en musicologie à arpenter les rayons jouets des hypermarchés pour étudier les sons qu’ils produisaient ainsi que les différentes réactions des enfants.
Pendant que je me demandais ce que j’étais en train de faire, un ami me proposa un soir d’apéro de partir le plus loin possible, c’est à dire là où tous les jeunes en quête d’aventure ont voyagé lors de l’époque pré-covid : l’Australie. Donc c’est ce que nous avons fait après plusieurs mois de travail pour financer le projet.
Une fois revenu en France, c’est le retour à la réalité, comment faire pour s’intégrer dans la société et dans quel domaine travailler ? L’université n’offre que peu de débouchés et mes expériences en psychologie et en jouet pour enfant ne me permettent pas de devenir rentier. Je regarde donc qui travaille et s’en sort bien du côté de mes amis. Tous me disent que le secteur de l’informatique est en plein essor et que c’est une mine d’or pour l’avenir.
Nous sommes en 2014 et je commence donc une formation diplômante : 9 mois d’apprentissage sur les systèmes et réseaux. J’étais étranger à ce domaine mais un bon professeur et une promo de personnes bienveillantes me permettent de valider le diplôme.
Quelles sont tes missions principales au sein d’Inside Toulouse ?
Vider la machine à café et essentiellement veiller au bon fonctionnement de l’infra d’un client d’Inside Toulouse.
Il paraît donc que tu as une passion : peux-tu nous en parler ?
Oui, il s’agit du dessin. Mes parents ont, comme tous les parents, déposés entre mes mains d’enfants des crayons de couleur et des feuilles. J’ai donc eu la possibilité de produire de merveilleux pâtés difformes censés représenter des têtes avec des bras, des manèges et de belles maisons en 2D. Pendant l’enfance, il est impossible de dessiner des visions de l’esprit car elles ne sont pas développées, c’est pour cette raison que les plus petits dessinent toujours ce qu’ils se représentent le mieux, c’est à dire la famille/la maison ; ce qui constitue leur univers. J’ai continué les pâtés et les gribouillages rapides dans les marges jusqu’au lycée. C’est à partir de cette époque que j’ai commencé à faire des battles de bd avec les copains de classe. Chacun inventait un personnage avec un pouvoir (souvent débile), et on mettait en scène un combat. Chacun dessinait une case en prenant soin de boxer le personnage de l’autre. Après des liasses de bd studieusement dessinées pendant les cours de philosophie et de français, les gens commencent à demander des petits dessins personnalisés. C’est ainsi que j’ai vraiment commencé des compositions plus complexes, pour ne jamais arrêter.
Quels sont les projets artistiques que tu as réalisés et ceux à venir ?
Je m’en tiens à produire des tableaux pour décorer le salon des potes. J’ai fait une expo libre dans un squat pour l’association d’un ami et une autre dans un petit village en Espagne sur le sujet « les traditions qui s’effacent ».
Le prochain palier sera certainement un vernissage modeste dans un bar (mes amis me poussent à le faire) mais en vérité je suis trop timide pour les expositions.
Le projet ultime sur lequel je travaille est une bande dessinée de science-fiction. Comme je suis tout seul sur le dessin et le scénario, c’est très fastidieux.